Une comète venue d’ailleurs intrigue les astronomes et pourrait éclairer l’histoire de notre galaxie

Une comète venue d’ailleurs intrigue les astronomes et pourrait éclairer l’histoire de notre galaxie

Phénomène rare et fascinant, la comète interstellaire 3I/ATLAS captive la communauté scientifique et les passionnés d’astronomie.

Venue d’un autre système stellaire, elle traverse actuellement le système solaire, offrant un spectacle inédit et de précieuses opportunités d’observation.

Sa trajectoire, sa composition atypique et les images récemment capturées par des sondes spatiales suscitent de nombreuses interrogations.

À mesure qu’elle s’approche du Soleil, 3I/ATLAS promet de révéler des secrets sur la formation des systèmes stellaires et d’enrichir la compréhension de l’Univers, tout en alimentant la curiosité autour de ses origines mystérieuses.

 

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Découverte et origine interstellaire de 3I/ATLAS

Repérée en juillet 2023 par un observatoire dédié à la surveillance des astéroïdes, la comète 3I/ATLAS s’est rapidement imposée comme un objet d’exception : il s’agit seulement du troisième visiteur interstellaire jamais identifié dans notre système solaire.

Pourquoi 3I/ATLAS fascine autant les astronomes ?

  • Origine interstellaire confirmée : troisième seulement à être observée dans notre système solaire.
  • Trajectoire exceptionnelle : elle ne repassera jamais près du Soleil après son passage actuel.
  • Composants exotiques : des métaux et gaz rares, témoins d’une chimie galactique différente.
  • Imagerie inédite : captée par les télescopes les plus puissants de la planète, dont James Webb.

D’abord détectée à plus de 675 millions de kilomètres de la Terre, cette comète a été suivie par de nombreux télescopes terrestres et spatiaux, dont Gemini South, Hubble et le James Webb.

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Son orbite hyperbolique, incompatible avec une origine locale, atteste de sa provenance extérieure au système solaire.

3I/ATLAS, probablement âgée de plusieurs milliards d’années, porte ainsi les traces d’un long périple à travers la Voie lactée, offrant aux scientifiques une fenêtre unique sur la matière d’autres systèmes stellaires.

Observations et caractéristiques physiques

Depuis sa découverte, 3I/ATLAS a fait l’objet d’une campagne d’observation internationale mobilisant des instruments majeurs comme Gemini South, le télescope spatial Hubble, le James Webb et l’orbiteur ExoMars TGO.

Les images révèlent une chevelure étendue, atteignant 55 000 km, et une traînée de poussière, bien que la queue soit parfois difficile à distinguer.

Zoom sur ses caractéristiques les plus étonnantes

  • Vitesse record : plus de 210 000 km/h, soit près de 60 km par seconde.
  • Noyau estimé entre 440 m et 5,6 km, comparable à la taille d’une grande montagne.
  • Chevelure (coma) de 55 000 km, soit quatre fois le diamètre de la Terre.
  • Présence de nickel et de CO₂, éléments rarement observés ensemble dans une comète.

Les analyses spectrales ont mis en évidence une abondance inhabituelle de dioxyde de carbone et la présence de métaux comme le nickel. Le noyau, masqué par la coma, est estimé entre 440 mètres et 5,6 km de diamètre.


Sa vitesse, supérieure à 210 000 km/h, et sa trajectoire hyperbolique confirment son origine interstellaire. Des phénomènes visuels atypiques, tels qu’une anti-queue et une forte polarisation de la lumière, intriguent encore les chercheurs.

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Composition chimique et phénomènes inhabituels

L’analyse de la chevelure de 3I/ATLAS a révélé une composition chimique surprenante : une proportion de dioxyde de carbone (CO₂) nettement supérieure à celle de l’eau, alors que cette dernière domine habituellement dans les comètes du système solaire.

La présence marquée de cyanure, ainsi que la détection de métaux volatils comme le nickel et le fer à grande distance du Soleil, défient les modèles classiques.

Les éléments les plus intrigants détectés par les chercheurs

  • Dioxyde de carbone (CO₂) : présent en grande quantité, il suggère que la comète s’est formée dans une région extrêmement froide du nuage protoplanétaire.
  • Eau (H₂O) : observée en faible proportion, un fait rare puisque le CO₂ domine largement les volatils de 3I/ATLAS.
  • Cyanure (CN) : détecté à plusieurs reprises, il révèle la présence possible de molécules organiques complexes.
  • Nickel et fer : repérés à une grande distance du Soleil, ces métaux lourds remettent en question les modèles classiques de sublimation des comètes.

Ces anomalies pourraient s’expliquer par une croûte riche en CO₂ ou par la sublimation de composés carbonylés, capables d’emporter des métaux dans la coma.

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Ces découvertes suggèrent que les comètes interstellaires peuvent présenter une diversité chimique bien plus grande qu’attendu, reflétant la variété des environnements de formation au sein de la galaxie.

Enjeux scientifiques et perspectives d’étude

L’étude de 3I/ATLAS revêt un intérêt majeur pour l’astronomie et la planétologie, car elle offre un accès direct à la matière primitive d’autres systèmes stellaires.

Ce que les scientifiques espèrent découvrir

  • Affiner les modèles d’origine interstellaire, pour comprendre comment ces objets sont éjectés de leurs systèmes d’origine.
  • Étudier la structure interne du noyau, grâce aux variations de luminosité après le passage au plus près du Soleil.
  • Comparer les signatures spectrales avec celles des autres comètes interstellaires comme 2I/Borisov.

L’analyse de sa composition permet de comparer les processus de formation planétaire à l’échelle galactique et d’explorer la diversité des matériaux présents dans la Voie lactée.

Les chercheurs espèrent ainsi mieux comprendre les mécanismes d’éjection interstellaire, à l’origine de ces objets voyageurs.

Les prochaines semaines seront cruciales : de nouvelles observations, notamment lors du passage post-périhélie, pourraient révéler la structure interne du noyau et affiner les modèles d’évolution des comètes interstellaires.

De nombreuses questions subsistent, notamment sur l’origine exacte de 3I/ATLAS et la nature de ses glaces exotiques.

Baptiste-Langlois

Baptiste est journaliste de métier mais surtout explorateur dans l’âme. Passionné par la nature, la science et les voyages insolites, il aime raconter le monde sous toutes ses formes.

Sur Bienvenue au Pays, il partage des histoires qui éveillent la curiosité et l’émerveillement : découvertes scientifiques fascinantes, espèces animales étonnantes, destinations secrètes ou lieux chargés d’histoire.

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